L’article en bref :
- Une panne d’électricité massive a touché plusieurs régions d’Espagne.
- Des millions de foyers privés de courant pendant plusieurs heures.
- La cause ? Un incident technique surprenant… ou une cyberattaque ?
- Réactions en chaîne : transports à l’arrêt, commerces fermés, panique sur les réseaux sociaux.
- On fait le point sur ce qu’il s’est vraiment passé (et ce que les médias ne disent pas).
Il est un peu plus de 20h, lorsqu’un silence étrange s’abat sur des quartiers entiers de Madrid. Puis Séville, Valence, Bilbao… en quelques minutes, des millions de foyers espagnols sont plongés dans le noir total. Les téléviseurs s’éteignent, les réfrigérateurs cessent de bourdonner, les rues sombrent dans une obscurité angoissante. À travers les fenêtres, seuls les écrans de téléphones brillent timidement. L’Espagne vient de basculer dans ce que certains décrivent déjà comme l’un des plus gros blackouts de la décennie.
Les témoignages affluent aussitôt sur les réseaux sociaux. « J’étais en train de cuisiner, tout s’est coupé d’un coup. Pas un bruit, plus rien. J’ai eu peur », raconte Lucia, habitante de Barcelone. À Madrid, un étudiant filme la scène depuis sa fenêtre : la rue est entièrement noire, seule la lune éclaire les visages inquiets des passants. En quelques instants, les hashtags #Apagón et #BlackoutSpain explosent sur X (anciennement Twitter), signalant une crise d’ampleur nationale.
Pendant plus d’une heure, la confusion règne. Les autorités ne communiquent que tardivement, laissant place aux rumeurs : cyberattaque, sabotage, surcharge du réseau, explosion dans une centrale… Les internautes mènent l’enquête à leur manière, publiant des images d’équipements électriques endommagés, ou des cartes montrant les zones touchées.
Il faudra attendre presque deux heures pour que Red Eléctrica, l’opérateur de transport d’électricité, prenne la parole : il s’agirait d’un incident sur une ligne interconnectée avec la France, provoquant un effet domino dans plusieurs régions. Un problème « technique », selon leur communiqué, qui n’aurait rien à voir avec une attaque malveillante. Une explication qui ne convainc pas tout le monde.
Ce blackout soulève en effet de nombreuses questions. Comment une seule ligne peut-elle faire tomber un réseau national ? Pourquoi l’Espagne semble-t-elle aussi vulnérable à ce genre de panne ? Certains experts pointent déjà du doigt la dépendance énergétique du pays, notamment à l’égard de la France et du Maroc. « On marche sur un fil. Il suffit d’un déséquilibre pour que tout lâche », explique un ingénieur de l’Institut pour la Transition Énergétique, sous couvert d’anonymat.
Les conséquences sont visibles partout. À Madrid, les métros sont restés bloqués entre deux stations, contraignant les passagers à sortir à pied dans les tunnels. À Valence, plusieurs hôpitaux ont dû basculer sur générateurs de secours. À Séville, des dizaines de commerces ont fermé dans l’urgence, incapables de fonctionner sans courant. Même Internet a été ralenti, les infrastructures réseau n’ayant pas toutes tenu le choc.
Mais c’est surtout la réaction de la population qui interpelle. En pleine montée des tensions géopolitiques en Europe, le mot “cyberattaque” s’est répandu comme une traînée de poudre. Des vidéos virales sur TikTok et Telegram évoquent une attaque « énergétique » contre l’Espagne, voire un test grandeur nature. Rien n’a été confirmé, mais la psychose s’est installée. D’autant que l’Espagne avait justement renforcé sa cybersécurité ces derniers mois, après plusieurs menaces ciblées sur ses infrastructures.
Au final, le courant est revenu peu à peu dans la nuit, mais les questions, elles, restent. Ce blackout n’a pas seulement révélé une fragilité technique ; il a surtout mis en lumière la défiance croissante d’une population face à ses institutions, et un besoin urgent de transparence dans la gestion des crises.
Pour beaucoup, cette soirée du [date] restera gravée comme celle où l’Espagne a vacillé – entre obscurité et incertitude.